Le Patronat des établissements privés d’enseignement supérieur (Pépes) et l’Association des établissements privés d’enseignement supérieur (Adépes) réaffirment leur opposition à l’organisation des examens nationaux pour l’obtention de la licence et du master pour les étudiants des universités privées. C’est à la faveur d’une conférence de presse organisée, ce mardi 30 mai à Cotonou, pour expliquer les raisons de leur refus aux parents d’étudiants.
Le Patronat des établissements privés d’enseignement supérieur (Pépes) et l’Association des établissements privés d’enseignement supérieur (Adépes) ne décolèrent pas au sujet des examens nationaux de licence et de master auxquels doivent se soumettre leurs étudiants. Ils ont réaffirmé leur opposition à l’organisation de ces examens et exposé les motifs qui sous-tendent leur position aux parents d’étudiants, ce mardi 30 mai à Cotonou.
Selon le président de l’Adépes, Alain Capo-Chichi, l’opposition à ladite réforme est gage d’un avenir meilleur pour les apprenants. A ses dires, l’architecture des études supérieures se fonde principalement sur trois grades universitaires. Il s’agit de la licence équivalent du baccalauréat plus trois années de formation dans le supérieur ou 180 crédits validés ; du master qui équivaut à baccalauréat plus cinq ans à l’université ou 300 crédits validés et enfin du Doctorat, soit le baccalauréat plus huit ans dans l’enseignement supérieur ou 480 crédits validés. Le président renchérit que la période de formation se découpe en semestres de 30 crédits. Ce système de crédits, fait-il savoir, en respect du point 4 de l’article 2 de la directive n°03/2007/CM/UEMOA portant adoption du système Licence, master, doctorat (Lmd) dans les universités et établissements d’enseignement supérieur au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est capitalisable et transférable d’une institution d’enseignement supérieur à une autre sur l’étendue du territoire de l’Union.
Une vieille proposition
Pour lui, l’organisation des examens nationaux de licence et de master constitue un blocage pour les étudiants dans la poursuite de leur formation hors du pays.
Alain Capo-Chichi soutient que la décision gouvernementale d’organiser coûte que coûte les examens nationaux est contraire aux dispositions de l’article 1 du décret n° 2010-272 du 11 juin 2010 portant adoption du système Licence, master, doctorat (Lmd) dans l’enseignement supérieur en République du Bénin. Après avoir évoqué le contenu de l’article 2 de ce même décret, le président de l’Adépes, a estimé que cette réforme des examens nationaux en licence et en master au profit des étudiants, en particulier ceux des établissements d’enseignement supérieur du privé, est surannée. Cette réforme, a-t-il précisé, est une proposition qui date de l’année 2008, une période où le Bénin n’était pas encore dans le système Lmd, a-t-il laissé entendre. Alain Capo-Chichi s’étonne et en appelle à la responsabilité du ministre en charge de l’Enseignement supérieur qui, à l’en croire, a été induit en erreur certainement par les cadres de son département.
Le président du Patronat des établissements privés d’Enseignement supérieur (Pépes), Marcellin Zannou, dit « ne pas parvenir à s’expliquer le silence de l’autorité de tutelle après toutes les démarches entreprises par les structures faîtières pour lui faire part de la gravité d’organiser des examens nationaux de licence et de master au profit des étudiants du privé ». Selon lui, cet acte du ministre de l’Enseignement supérieur n’est pas favorable à l’amélioration du système éducatif supérieur au Bénin. La création de l’Agence nationale d’assurance de la qualité, un vœu du président de la République Patrice Talon, est pour Marcellin Zannou la solution adéquate pour mettre fin aux désordres dans l’enseignement supérieur au Bénin. Le président du Pépes souligne que l’abandon des « pratiques peu recommandables » de certains cadres est l’autre moyen pour endiguer le mal dont souffre l’enseignement supérieur béninois. A cet effet, il évoque la méchanceté humaine dont il est victime depuis le début de ce combat. Il en veut pour preuve le cas du supposé faux diplômé délivré par son établissement et relayé dans la presse lundi 29 mai dernier. « Pourtant, nous ne menons pas ce combat pour notre bonheur mais pour l’avenir des enfants dont nous avons la charge », a-t-il lancé aux parents d’étudiants. Critiquant une fois de plus la réforme, Marcellin Zannou a relevé que, dans un contexte de mondialisation, se soustraire des normes référentielles de l’Uemoa et du Cames serait suicidaire pour les étudiants. Toutefois, il a rassuré les parents d’étudiants de la qualité des formations dispensées par les 52 établissements d’enseignement supérieur en règle par rapport à l’habilitation. Il a sollicité leur accompagnement dans cette lutte pour ne pas compromettre les chances et surtout l’avenir de leurs enfants. Enfin, il a promis des actions allant dans le sens du dialogue pour faire comprendre à la ministre en charge de l’Enseignement supérieur « le drame » derrière la réforme des examens nationaux?
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Méchac J. AHODI (Stag)