Le Gouvernement de la République du Bénin a lancé dès décembre2016 « Bénin Révélé », un programme de développement et d’investissement sans précédent, doté d’un budget de 9 039 milliards FCFA, soit 13.78 milliards € sur 5 ans. Dans ce vaste programme de développement pour le Bénin, une attention particulière a été donnée au secteur touristique, notamment la réhabilitation des parcs. Le précieux parc de Pendjari vient de bénéficier de cette grande attention à travers la signature d’un partenariat destiné à lui donner plus de visibilité dans la sous-région et dans le monde.
La Présidence de la République du Bénin et l’ONG pour la conservation African Parks annoncent la signature d’un partenariat de 10 ans renouvelable pour revitaliser, réhabiliter et développer le Parc National de la Pendjari, l’une des dernières grandes réserves protégées d’Afrique de l’Ouest et Centrale. L’investissement total de ce partenariat s’élève à 26 millions de dollars sur 10 ans, et va consister à assurer la protection et à développer ce parc de 4.800Km². Situé au nord-ouest du Bénin, ce parc fait partie de l’ensemble d’aires protégées WAP (W-Arly-Pendjari) recouvrant une partie du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Il s’agit de l’un des derniers écosystèmes intacts d’Afrique de l’Ouest et d’un vaste refuge pour la faune sauvage de la Région. Il abrite des espèces emblématiques telles que l’éléphant, le buffle, le lion, le guépard, l’antilope et bien d’autres espèces : hippopotame, damalisque, bubale, cobe de buffon, cobe defassa, etc. Malheureusement, cette réserve exceptionnelle fait cependant face à d’importance menaces dont le braconnage, la pression démographique sur les terres environnantes, ainsi que l’érosion exponentielle des ressources. En faisant de cette réserve le onzième parc géré par African Parks sur le continent, la Présidence de la République du Bénin œuvre à sa revitalisation et la protection des espèces présentes.
Un partenariat fécond et de long terme
En signant un accord de partenariat, la Présidence du Bénin et African Parks se fixent comme objectif de doubler les populations d’animaux sauvages dans le parc en 10 ans. Le plan d’actions pour le parc défini vise à développer un tourisme responsable, en assurant le développement économique et social de la région. A cet effet, trois grands axes ont été définis. Il s’agit dans un premier temps d’assurer la sécurisation des habitants et la protection des espèces. Sur ce point, une brigade spéciale sera mise en place, avec le recrutement de 10 officiers, sous-officiers et techniciens spécialisés, et la formation de 90 gardes. Un réseau de communications et de géolocalisation couvrira l’ensemble du site, et toutes les informations seront centralisées 24/7 au centre de coordination des opérations. Enfin, une clôture de 190 km, 150 km de routes, une base opérationnelle, des logements pour le personnel, trois postes de gardes et trois petits terrains d’aviation seront construits. La seconde mesure va servir à la conservation de la biodiversité. A ce niveau, un inventaire de l’ensemble des populations animales sera opéré tous les deux ans. Un suivi télémétrique ou spécifique de certaines espèces, telles que les éléphants, les lions, les léopards et les guépards, espèces phares de la Pendjari, sera mis en place et la recherche scientifique sera également encouragée, via une collaboration étroite avec des universités et des organismes de recherche béninois ou étrangers. Enfin, une offre touristique unique sera développée, avec l’objectif de passer d’environ 6000 visiteurs aujourd’hui à plus de 9 000. L’enjeu est de générer plus de ressources directes pour la gestion du parc, en vue de créer un impact économique durable et le développement des communautés locales. Ce partenariat va générer près de 400 emplois directs avec la formation gardes et de professionnels du tourisme, tels que les guides, le personnel d’accueil et les chauffeurs. Des retombées sont également attendues sur l’artisanat local, les commerces et les marchés achalandés des environs.
Rastel DAN