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Art et Culture

Nice: La création contemporaine du Bénin à la Villa Arson
Publié le samedi 3 juin 2017  |  AFP
Vue
© RFI par Delphine Bousquet
Vue générale de l`exposition de cartes postales sur le Dahomey issues de la collection privée de Jean-Michel Bouchez.




Nice, 3 juin 2017 (AFP) - En écho au printemps des arts africains à Paris, la création contemporaine du Bénin expose pour la première fois à Nice à la Villa Arson, avec une sélection d'artistes de trois générations s'inspirant de la tradition et de l'actualité politique.

Du 4 juin au 17 septembre, "Stop Ma Pa Ta (Ma matière n'est pas ta matière)" est soutenu par la grande galerie parisienne Vallois qui a contribué avec le Collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés à ouvrir un centre d'art dans la périphérie de Cotonou en 2015.

Certains artistes jouissent déjà d'une reconnaissance internationale, comme Richard Korblah dit "RAK" ou Gérard Quenum, et ses poupées d'autrefois aux têtes brûlées au chalumeau, qui expose "Voyage vers Mars", une oeuvre dérangeante sur le thème de la pauvreté et de l'émigration. Une vieille
pirogue est remplie de têtes de poupées sans corps, des gamelles en émail forment la proue de l'embarcation.

La tragédie des migrants, de la faim et des rapports nord-sud inégalitaires traversent les oeuvres. L'inventivité dans l'utilisation des matières ou du répertoire traditionnel africain est partout.

Ici, Aston a bâti un galion dont les voiles gonflées par le vent sont, à y regarder de près, des dossiers de chaises. Là, le styliste Prince Toffa fabrique les costumes du 22e siècle en sacs de riz incrustés de rebuts
d'opercules de cannettes. Julien Vignikin a mis un couvert vide sur une table hérissée de clous. C'est "Le dîner des fantômes". "Il y a des gens qui ne sont pas invités à manger", dit-il.

Des recades (sceptres royaux) sont revisités à la sauce moderne (Prince Toffa). Des statuettes ibejis en suspension (Dominique Zinkpe) forment une allégorie de la terre à partager entre tous. Des cimiers en bois colorés sont ornés de saynettes satiriques (Kiffouli Dossou), sorte de bande-dessinée sculptée de la vie quotidienne béninoise, l'accident de la route, le féticheur, le chômeur, la décoloration de la peau.

"Stop Ma Pa Ta" est le titre d'une oeuvre de Benjamin Déguénon représentant le nouveau colon sous les traits d'un géant au ventre tapissé de billets de banque, tenant un couteau dans le dos et foulant au pied des centaines de petites pirogues en boîtes de sauce tomate recyclées. "Le nouveau colon ce n'est pas nécessairement un individu, c'est un système. La politique c'est de nous mettre beaucoup d'argent par devant, derrière, la main est armée pour nous diviser", détaille l'artiste.

En parallèle, la Villa Arson expose aux mêmes dates une installation monumentale d'oeuvres en céramique, "Point Quartz" illustrant le nouvel engouement des artistes contemporains pour ce matériau.


clr/bat/it
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