Les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ont tenu à Monrovia, le dimanche 4 juin 2017, leur 51ème session ordinaire. Une assemblée au cours de laquelle le président togolais, Faure Gnassingbé, a été placé à la tête de la Conférence des chefs d’Etats pour les douze prochains mois.
Le président togolais, Faure Gnassingbé, a été désigné par ses pairs ouest-africains pour présider, pour un an, aux destinées de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao. Il succède donc à la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, qui vient de passer douze mois à la tête de l’organisation. Telle est l’une des décisions de la 51ème session ordinaire de ladite Conférence qui a connu la présence de plusieurs personnalités, dont le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour Afrique de l’Ouest et le Sahel, Dr Mohamed Ibn Chambas, et celui du président de la Commission de l’Union africaine. Il y avait également la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Federica Mogherini, l’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, invité spécial du Sommet. Seuls les présidents béninois, Patrice Talon, nigérien, Mahamadou Issoufou, et nigérian, Muhammadu Buhari n’ont pas répondu à cette assise. Outre l’élection de Faure Gnassingbé, les dirigeants ouest-africains ont décidé de tenir leur 52ème session ordinaire à Lomé, au Togo, en décembre 2017. Une assemblée qui va connaitre la présence du roi du Maroc, ses homologues tunisien et mauritanien.
Le Maroc adhère à la CEDEAO, la Mauritanie recalée
Selon le communiqué final de cette 51ème session ordinaire, les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Cedeao ont donné leur accord de principe pour l’adhésion du Maroc à la communauté ouest africaine. Cet accord est justifié en raison des liens forts et multidimensionnels de coopération avec l’Afrique de l’Ouest. Les Chefs d’Etats et de gouvernement ont ensuite demandé à la Commission d’examiner les implications d’une telle adhésion conformément aux dispositions du Traité Révisé de la Cedeao, et de soumettre les résultats à leur prochaine session. Quant à la Mauritanie, ancien Etat membre, ils lui ont demandé de présenter une requête de réadmission à la Cedeao ; et ont accordé le statut d’observateur à la Tunisie. Pour ce faire, ils ont instruit la Commission de prendre les dispositions en vue de s’assurer que toutes les règles et procédures relatives au statut d’observateur sont adoptées.
Sur le plan économique et sécuritaire
Les autres décisions de la Conférence ont trait à la réforme institutionnelle de la Communauté. Il a été décidé de réduire de 15 à 9 le nombre des Commissaires à la Commission, et à 18 celui des postes statutaires dans l’ensemble des institutions de la Cedeao.
La Conférence a demandé au Comité ministériel ad hoc devant proposer l’attribution de ces postes de veiller à ce que chaque Etat membre ait au moins un poste statutaire ; et au président de la Commission, Marcel de Souza, d’étendre ladite réforme à toutes les autres institutions de la Communauté. Elle a d’ailleurs félicité le président de la Commission pour les mesures qu’il a prises pour rationaliser le fonctionnement de l’organisation, afin de garantir la performance optimale de la Commission et de toutes les autres institutions. Au plan sécuritaire, le Sommet a décidé de proroger pour 3 mois le mandat de la Mission de la Cedeao en Guinée-Bissau (ECOMIB) ; et pour 12 mois, celui de la Mission de la Cedeao en Gambie (ECOMIG). Les chefs d’Etat et de gouvernement ont félicité Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice sortante de leur Conférence pour le leadership exemplaire dont elle fait preuve, et pour son engagement permanent au service de l’intégration régionale, de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest. Au plan économique et de la mise en œuvre des programmes d’intégration régionale, les leaders ouest-africains se sont félicités des bonnes perspectives en matière de croissance économique des Etats membres. Ils ont par ailleurs réaffirmé leur ferme engagement pour l’application des dispositions du protocole relatif à la libre circulation des personnes, du droit de résidence et d’établissement. La cérémonie d’ouverture du Sommet a d’ailleurs été suivie de la signature de l’Acte additionnel relatif au corridor Dakar-Abidjan, et de la pose de la première pierre du projet régional d’énergie électrique. Ce projet concerne la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Léone.
Rastel DAN