L’ancienne cour royale de Méguizo à Karimama était insuffisante pour contenir la masse humaine venue pour être témoin de l’intronisation de celui qui répondra désormais au titre royal de Dendi Laboukpè ou Amirou Karmama. Un grand honneur pour le peuple Dendi des communes de Karimama et de Malanville puis des rives du fleuve Niger de faire porter ce prestigieux titre à Amadou MÉGUIZO. La cérémonie d’intronisation s’est déroulée dans la quiétude totale, contrairement aux années précédentes. Elle a connu la présence de nombreux fils et filles des lignées royales ainsi que des sages et notables des deux communes, le Roi de Kandi et une forte délégation, le Préfet de l’Alibori Mouhamadou Moussa et l’honorable professeur Nassirou Bako Arifari.Cette cérémonie a démarré par la prière de bénédiction de l’Imam Central. Après cet acte spirituel, le nouveau Roi a été chaussé d’une paire impériale babouches, enturbanné et a reçu l’épée de commandement avec la bénédiction du Doyen d’âge des collectivités royales El hadji Moussa. À l’en croire, l’intronisation de l’actuel Roi, devenu désormais le Chef Suprême, serait le résultat d’un long processus d’échange mutuel entre héritiers du trône grâce à l’implication impartiale de l’honorable professeur Nassirou Bako Arifari. Après avoir énuméré et expliqué les raisons de son choix et de son intronisation, il a convié tous les princes et princesses à soutenir le souverain et à œuvrer pour le rayonnement de ce trône. Prenant ensuite la parole, celui dont le leadership a encore primé sur la paix et la cohésion dans le monde Dendi des communes de Karimama et de Malanville, l’He Nassirou Bako Arifari, n’a pas manqué de faire l’historique des successions au trône de Dendiganda, avant de rappeler à tous, leurs devoirs et obligations vis-à-vis du nouveau souverain et du trône. Il a invité tous les fils et filles de Dendiganda à l’unité, l’entente, la paix et la solidarité. Des valeurs qui seront aussi portées dans les nombreux messages des notables, gage d’un lendemain meilleur. Il est à rappeler que le besoin d’un Roi s’est fait désirer par le peuple Dendi depuis 1959. La désignation et l’intronisation d’un successeur de Dendi Laboukpè avait toujours suscité des contestations et de vifs affrontements. L’on croyait attendre encore longtemps pour trouver un digne successeur au trône, mais les princes héritiers ont surpris par la désignation d’un des leurs pour mettre terme à cette léthargie due au défaut de consensus recherché depuis plus d’une cinquantaine d’années.
Rastel DAN