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© aCotonou.com par CODIAS
Lehady Vinagnon Soglo, maire de la ville de Cotonou, lors de la Passation de charge à la tête de la mairie d`Abomey-Calavi entre l`ancien et le nouveau maire de la ville dortoire. Abomey-Calavi le 03 septembre. Passation de service entre le maire Partice Houssouguede et le maire Georges Bada |
Rien ne va depuis peu à la Renaissance du Bénin (RB). Entre des membres frondeurs du Bureau politique national et le président déchu, Lehady Soglo, la guéguerre s’enlise et pourrait contribuer à faire voler en éclats ce grand parti politique.
Exclu par des frondeurs réformistes qui se sont récemment constitués au sein de la Renaissance du Bénin (RB), le président de ce parti, Lehady Vinagnon Soglo, vient aussi de procéder, à son tour à leur exclusion. Du tic au tac. Sanction contre sanction. La RB s’engouffre depuis peu dans une crise qui risque de mettre en péril ses longues années de lutte politique au Bénin. Il est reproché, en effet, à Lehady Soglo de continuer à gérer le parti hors mandat, ses cinq ans statutaires étant déjà expirés depuis 2015. Georges Bada, Luc Atropko, Blaise Ahanhanzo Glèlè et toutes les autres personnalités non moins influentes de la RB dénoncent également des « contre-performances, un mauvais management du parti, des dérives autoritaires, la politique d’exclusion, gestion solitaire des affaires du parti… ».
Du reste, la sentence issue de la réunion extraordinaire du Bureau politique national du parti tenue le 21 mai dernier à Abomey semble être à la hauteur des ressentiments que nourrissent désormais ces personnalités contre Lehady Soglo, avec qui, elles ont pourtant cheminé ces dernières années, depuis le départ de Rosine Soglo à la tête de la RB. Leur objectif est clair : le destituer, l’exclure du parti et organiser un congrès extraordinaire pour élire de nouveaux responsables. Il n’en fallait pas plus pour que Lehady Soglo s’enflamme de son côté, réclamant toujours être le seul et unique président de la RB, à ce jour. Ses deux géniteurs, Nicéphore Soglo et Rosine Soglo le soutiennent également dans ce si difficile combat de légitimité, au point où, la mère, prise d’une vive colère, s’est éclatée au cours d’une récente conférence de presse en ces termes : «On ne chasse pas un propriétaire de sa maison ! ». Curieuse déclaration dans une crise de gestion d’un parti politique en démocratie ! Les frondeurs ne démordent pas pour autant. Ils restent collés aux textes fondateurs du parti et semblent marcher sur leur pas à ce jour. Le congrès qu’ils ont annoncé, se tiendra sans doute du 23 au 25 juin prochain, dates retenues. Certainement sous haute sécurité. Qu’en sera-t-il des décisions qui seront prises ? La question est entière. La bataille juridique que craignent déjà certains dans cette crise, paraît désormais inévitable. Tout laisse imaginer que deux ailes RB pourraient manifestement voir le jour, au bout du rouleau. En excluant les 20 membres frondeurs du Bureau politique national, Lehady Soglo va chercher à pourvoir les postes vacants, en désignant d’autres occupants. Les frondeurs aussi constitueront un nouvel organe dirigeant, avec un nouveau président qui sera élu à leur congrès. Tout un embrouillamini. Comme on le constate, la RB vit actuellement ses plus tristes et critiques moments depuis sa création, voici une vingtaine d’années déjà.
Christian TCHANOU
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