La Rupture est-elle passée maître dans l’art de la politique de deux poids, deux mesures ? Tout porte à le croire eu égard à certaines décisions du ministre de l’Economie et des finances Romuald Wadagni. En effet, les portes d’une grande librairie de la place avec des capitaux 100% béninois ont été fermées depuis des mois. De nos investigations, il ressort que la librairie a été fermée pour non payement d’impôts. Un lieu de savoir de Béninois sur terre béninoise est en difficulté et la seule formule que trouve le gouvernement de la Rupture, c’est de fermer purement et simplement les portes de l’entreprise. Ne pouvait-on pas trouver la manière d’accompagner progressivement cette librairie à payer ses dettes et se mettre à jour ? Apparemment, les cadres du service des impôts n’ont pas une autre solution. Depuis l’avènement de la Rupture, il n’y a pas de jour où on annonce une fermeture d’entreprise ou un redressement fiscal adressé à telle ou telle société.
On en était là quand, subitement, le ministre de l’Economie et des finances adresse un courrier N° 1586/MEF/DC/SGM/DGI au directeur général de Bénin Control, portant exonérations fiscales et douanières relatives au contrat du marché de la mise en place du Programme de vérification des importations (Pvi) Nouvelle génération. C’est la stupeur totale. Les Béninois n’en revenaient pas que pendant qu’on ferme des entreprises appartenant à des Béninois pour non payement d’impôts, entreprises qui de surcroit rendent un service social (cas de la librairie fermée), le Pvi-Ng voit ses taxes exonérés. La loi est-elle donc sélective selon qu’on soit une entreprise du pouvoir ou de citoyens lambda ? Sommes-nous dans le même pays ? Voilà quelques questions que suscite le harcèlement fiscal dont sont victimes aujourd’hui certains compatriotes.
Worou BORO