« La vraie solution est dans la main du Président Nicéphore Dieudonné Soglo, le président d’honneur du parti et de son épouse, l’honorable Vieyra Soglo, la présidente fondatrice», a affirmé, hier l’ex-ministre Gustave Sonon, à propos de la crise qui secoue actuellement la Renaissance du Bénin. Invité de l’émission « Zone Franche » de Canal 3, il estime qu’en tant que fils à eux et digne fils d’Abomey, il est obligé de leur dire la vérité. « Ils doivent reconsidérer leur position dans cette crise et appeler les deux camps au dialogue, le linge sale se lave en famille », a insisté Gustave Sonon qui, reconnaissant que cette crise est « congénitale », pense qu’elle peut être jugulée grâce à ces deux personnalités respectables du Bénin. « Si Soglo père appelle aujourd’hui les frondeurs, ils vont répondre forcément. De même que Lehady qui est obligé d’écouter son papa. Tout le monde sait le rôle que Soglo père a joué dans ce pays et aussi dans l’élection du président actuel. Donc s’il parle, il sera écouté », croit-il. Il avoue toutefois qu’en décidant de destituer le président Lehady Soglo de la tête du parti et de l’exclure, les frondeurs ont été un peu « trop forts », même s’il précise ne pas maîtriser l’entièreté des textes qui régissent le parti pour en faire la meilleure appréciation. Gustave Sonon ne manque pas de craindre par ailleurs, au cas où les positions adoptées par les uns et les autres ne changent pas, qu’on assiste une situation à la Macron, où un troisième larron viendrait récupérer la base électorale que pourraient discuter en vain les deux camps dans cette crise. « Mais j’avoue que personne ne peut prédire l’issue de cette crise, et c’est en cela qu’il vaut mieux un règlement à l’amiable », a souhaité l’invité de « Zone Franche ». Quant à la question de savoir s’il n’y aurait pas une main invisible derrière cette crise de la RB, Gustave Sonon dit ne pas y croire et pense plutôt à un « mouvement naturel ». Convaincu, dit-il, qu’au sein des frondeurs, tous ne sont prêts à dire que c’est le chef de l’Etat qu’ils soutiennent , il trouve plutôt que, si par exemple, le régime actuel se portait bien et socialement menait des actions que la population acceptait, tout de suite, ce sont les gens de ce régime qui vont récupérer cette crise à leur profit . Ce qui n’est pas le cas.
Un leader pour les FCBE
Entre autres sujets, l’ex-ministre de Yayi ne reste pas non plus indifférent à la situation au sein de l’alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) qui a connu récemment plusieurs départs au niveau de ses députés à l’assemblée nationale. Il en appelle à cet effet, à une réorganisation de cette alliance qu’il voudrait voir transformer très rapidement en parti politique. « Déjà en 2014, quand je rentrais au gouvernement, j’avais attiré l’attention des uns et des autres sur le fait que si on ne transformait pas FCBE en parti politique, on aurait des problèmes », a-t-il rappelé. Il a aussi souhaité que le leader charismatique des FCBE, le Dr Boni Yayi, reprenne les choses en main et prenne le devant de l’alliance », parce pour lui, la base semble déboussolée aujourd’hui et réclame un leader réel.
S’il s’est un peu retiré de la vie politique ces derniers mois, cet ancien candidat aux législatives, en 1995, en 2000 et enfin 2015, (la dernière fut un succès, mais il ne siégera pas au parlement parce que maintenu au poste de ministre sous le régime Yayi ), Gustave Sonon évoque des raisons personnelles, non sans affirmer être régulièrement interpellé par sa base politique sur la situation que vit le Bénin au jour le jour.
Quant à l’ambiance actuelle au parlement marquée par des constitutions de nouveaux groupes parlementaires pendant que d’autres disparaissent, il émet des regrets et explique le fait par le caractère public du vote du 04 avril 2017 du rejet du projet de révision de la constitution soumis aux députés par le président Talon. « Je parie que si le vote a été secret, on n’assisterait pas à tout ce chamboulement, car sous l’effet de la colère, le président en a déduit qu’il y au moins 60 députés avec lui et les autres dans une autre position. Ce qui n’est pas forcément le cas », estime Gustave Sonon. « Je regrette beaucoup ce qui nous arrive, et il faut que le président de la République revoie sa vision, surtout sur le volet social. Ce que le peuple veut en votant 65%, c’est son bien être social. Est-ce que véritablement, quelqu’un peut dire, qu’après 13 mois, qu’il a retrouvé une situation meilleure ? Il faut que le président reprenne les choses en main dans le pays », conseille –t-il à Talon.
Christian TCHANOU