« Nous exigeons qu’une décision judiciaire ordonne la publication de tous les textes adoptés au 3ème congrès tenu le 17 janvier 2015 ; nous portons plainte contre Messiers Golou Emmanuel et Sohounhloué Dominique pour faux et usage de faux ; nous exigeons la tenue du Conseil National décidé par le Bureau Exécutif National en sa séance du 23 février 2017 ; nous engageons une vaste campagne d’explication auprès des militants, qui, du reste, déploraient notre complaisance et notre inaction ». Ils sont 23 membres du bureau exécutif national du Parti Social Démocrate ( PSD), occupant les postes les plus influents à étaler ainsi leur colère, ce samedi à l’Infosec à Cotonou, à la faveur d’une déclaration à la presse. Une déclaration lue par la première vice-présidente, Bintou Taro Chabi Adam, qui était entourée des députés, maires et autres personnalités membres de ce parti. Lire ci-après, l’intégralité de ladite déclaration.
Déclaration des membres du BEN/PSD
Depuis quelques années, le parti Social-Démocrate traverse une crise qui a mis à mal sa cohésion et qui menace son existence même. La cause principale d’une telle situation provient de la gouvernance du Président du Parti, Emmanuel Golou. Celle-ci se caractérise par une gestion autocratique qui ignore les instances élues à tous les niveaux et qui a transformé l’association en une entreprise personnelle.
Nos efforts pour restaurer les pratiques démocratiques qui avaient assuré le rayonnement du Parti n’ont donné aucun résultat. Bien, au contraire, ils ont laissé le temps au Président Golou et ses complices d’aggraver les tensions au sein des militants, de développer la haine et la persécution, d’utiliser des moyens injustes, frauduleux .et condamnables pour tenter de mettre le Parti à leur service. Ils en sont même venus à confisquer, pendant deux ans, les textes et résolutions du 3ème congrès, s’opposant à leur publication. Nous savons maintenant qu’ils mettaient ce temps à profit pour les tripatouiller dans la clandestinité et par la fraude.
Nos espoirs de les ramener à la raison viennent de s’effondrer à la lecture de l’ordre du jour de la réunion de relance du Bureau Exécutif national, prévue pour hier, 9 Juin 2q17. Il apparait clairement que, loin de regretter leurs forfaits, le Président Golou et ses complices se sont lancés, à nouveau, dans des manœuvres grossières et désespérées pour parfaire leurs tentatives de caporalisation du Parti.
Jugez-en vous-même.
1- Le 5 octobre 2016, le Président Golou ordonne, par une circulaire, le renouvellement des membres des structures de base du Parti. Il y affirme s’appuyer sur les « résolutions du 3ème congrès de janvier 2015 » qui ne sont pas publiées jusqu’à ce jour, au moment où nous vous parlons.
2- Le 14 octobre 201’6, 21 des 44 membres du Bureau Exécutif National adressent une lettre au Président du Parti. Ils y sollicitent la tenue d’une réunion extraordinaire de cette instance afin de « convenir des mesures à prendre pour une relance des activités dans la cohésion et un fort engagement des militants » L’ordre du jour souhaité a été précisé le 14 novembre 2016. Malheureusement, cette lettre n’a reçu aucun début, d’application jusqu’à ce jour.
3- Le 23 décembre 2016, deux vice-présidents demandent au Président « de mettre à leur disposition les documents adoptés au congrès tenu deux années plus tôt et de les rendre publics ». Malheureusement cette demande n’a jamais été satisfaite à ce jour.
4- Le 26 décembre 2016, 23 des 43 membres du Bureau Exécutif National demandent alors la convocation d’un Comité Exécutif National, une instance plus élargie, pour « examiner la situation du Parti et prendre des mesures qui s’imposent pour un bon fonctionnement de ses organes centraux et de ses structures, dans le strict respect des dispositions des statuts ». Malheureusement cette demande est restée sans suite.
5- Le 28 décembre 2016, eut lieu une réunion providentielle’ du Bureau Exécutif national. Elle permit la récupération de deux documents dénommés statuts et règlement intérieur, signés du Camarade Sohouhloué Dominique non qualifié pour ce faire. C’est à leur lecture que nous avons découvert les fruits venimeux des deux années de tripatouillage clandestin des décisions du congrès tenu le 17 janvier 2015.
6- Le 23 février 2017, ne pouvant agir autrement, le Président Golou convoque une réunion du Bureau Exécutif National, qui constate l’ampleur des manipulations frauduleuses. Sur sa proposition, le Bureau décide de la convocation d’une session urgente du Conseil National. Le Président s’offrit alors pour proposer les noms des, membres d’un Comité d’organisation, en consultation avec. Les vice-présidents. Nous savons maintenant que ce n’était qu’une diversion.
7- Le 23 mai 2017, soit trois (3) mois plus tard, trois vice-présidents invitent le Président Golou à honorer son engagement. Ils lui donnent un délai d’exécution de huit jours car le Président Golou tentait de mettre ce temps à profit pour modifier la composition des membres du Conseil national avant sa convocation. L’ordre du jour de la réunion prévue pour se tenir hier, 9 juin 2017, est l’aveu de cette manœuvre ridicule de fabrication de fédérations fantoches et bidons.
Dans ce rappel en sept (7) points, nous vous avons épargné des révocations de membres élus par le seul Président du Parti, des harcèlements et des injonctions unilatérales, arbitraires infondées des responsables des fédérations.
Face à l’échec de toutes les initiatives de redressement, il ne reste plus qu’à prendre celles qui permettent de barrer la route aux assauts du Président Golou en vue de liquider le Parti. Ce sursaut fait écho aux mécontentements des militants et à leur indignation. Il appelle la prise de responsabilités de la majorité des membres du Bureau Exécutif National que nous sommes, désireux d’éviter le naufrage programmé.
Par cette Déclaration, nous:
– Exigeons qu’une décision judiciaire ordonne la publication de tous les textes adoptés
– Portons plainte contre Messieurs Golou Emmanuel et Sohounhloué Dominique pour faux et usage de faux;
– Exigeons la tenue urgente du Conseil National décidé par te Bureau Exécutif National en sa séance du 23 février 2017 ;
– Engageons une vaste campagne d’explication auprès des militants qui, du reste, déploraient notre complaisance et notre inaction
Christian TCHANOU