Par Jean-Louis KOGBEDJI,
Réuni en séance ordinaire du Conseil des ministres le mercredi 30 novembre 2016, le gouvernement du Président Patrice Talon a décidé de la « liquidation ordonnée » de la Sonapra, l’Onasa, la Caia et l’Ons quatre (04) structures étatiques sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, l’Elevage et la Pêche (Maep). Pourquoi une telle décision ? Que fera –t-on du personnel ?
« La liquidation ordonnée » de la Sonapra, l’Onasa, la Caia et l’Ons est un dossier que le gouvernement a bien bien muri avant sa prise et son annonce après le conseil des ministres du 30 novembre 2016. L’un des objectifs, c’est de mettre fin au clientélisme, au favoritisme notamment à la Sonapra.
Parlant de la Sonapra, les chiffres font peur. Le clientélisme, le favoritisme ont fait plier cette société de l’État. Les chiffres en disent long sur le gouffre financier constaté au 31 Décembre 2015 : Perte cumulée de près de 34 milliards - Dettes fiscales de 35 milliards - Trésorerie passif de 32 milliards - Capitaux propres négatifs de près de 8 milliards. C’est un total cumulé de dette, de passif, de perte, d’un montant de 109 milliards de FCFA. Le comble, les différents directeurs qui se sont succédé à la tête de cette structure se sont enrichis. Au lieu de générer de la richesse et de la valeur ajoutée pour l’État, la Sonapra est source de perte de ressources, d’endettement et constitue une charge sur le budget national. C’est normal de s’inquiéter du sort du personnel de la Sonapra, du fait de la liquidation. Mais en bon père de famille , le Chef de l’Etat , Patrice Talon, a un bon plan pour le personnel, apprend-on. Et il s’agit du personnel méritant.
Que faut-il faire devant cette situation de pourriture ?
Parlant de la liquidation de ces structures d’Etat, des explications données par le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki, lors du traditionnel point de presse d’après-conseil, on retient que cette décision entre dans le cadre des réformes, mieux de la rationalisation institutionnel du ministère chargé de l’agriculture. Elle est la conséquence de la création des 7 pôles de développement agricole, des 7 agences territoriales de développement agricole et de 12 Directions Départementales de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche par le gouvernement en vue de la réalisation de ses objectifs dans le domaine agricole. Le constat est qu’il y a similitude de fonctions entre ces nouvelles structures et la Sonapra, l’Onasa, la Caia et l’Ons. Et donc, a fait savoir le ministre d’Etat Koupaki, « les fonctions de ces quatre structures ne sont plus pertinentes au regard de celles des Directions Départementales, des pôles de développement agricole et des Agences territoriales de développement agricole ». A cause de cela, le conseil des ministres a décidé de leur liquidation pure et simple.
Faut-il le rappeler, le gouvernement du Président Talon, à travers son PAG, entend faire de l’agriculture le principal levier de développement économique et de création de revenus et d’emplois. Et ce, par la mise en œuvre au cours du quinquennat, d’un plan d’investissement massif afin de répondre à l’augmentation des besoins alimentaires et à l’accès aux marchés intérieurs et extérieurs.
Pour votre gouverne : voici la décision du Conseil des ministres du 1er Décembre 2015
5- Rationalisation du cadre institutionnel du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
Le Conseil a entendu une Communication conjointe du ministre d’Etat chargé du plan et du développement, du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche et du ministre de l’Economie et des finances sur l’implication des réformes du quinquennat dans le secteur agricole sur le cadre institutionnel du Ministère en charge de ce secteur.
La vision du gouvernement est de faire du secteur agricole, le principal levier de développement économique et de création de revenus et d’emplois.
Il s’agit de mettre en œuvre pour les 5 années à venir, un plan d’investissement massif afin de répondre à l’augmentation des besoins alimentaires et à l’accès aux marchés intérieurs et extérieurs.
Compte tenu de l’expérience du passé, la réalisation de ces objectifs passe par une amélioration significative de la performance du dispositif d’administration du secteur agricole et du système d’accompagnement des acteurs directs de filières agricoles et du secteur rural. C’est dans ce cadre que le Conseil a décidé de la création de 7 pôles de développement agricole, de 7 agences territoriales de développement agricole et de Directions départementales de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
La Direction départementale représente la structure déconcentrée du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
L’Agence territoriale de développement agricole constitue l’organe de gestion du pôle de développement agricole. La mission de l’Agence est de mettre en œuvre la politique agricole et d’initier les actions propres à promouvoir les filières porteuses spécifiques au Pôle.
Le gouvernement a également fait l’option claire de recentrer l’Etat sur ses rôles régaliens et de mieux faire jouer au secteur privé son rôle dans le développement économique du Bénin
Le Conseil de ce jour a tiré les conséquences de ces différentes orientations et réformes sur le cadre institutionnel préexistant dans le secteur agricole ; par souci de cohérence, de rationalisation et d’efficacité optimale, en évitant donc une superposition fonctionnelle des nouvelles créations et des structures telles que la Sonapra, la Caia-Sa, l’Onasa et l’Ons.
Les fonctions de ces quatre structures ne sont plus pertinentes au regard de celles des Directions départementales, des pôles de développement agricole et des Agences territoriales de développement agricole. Le Conseil a autorisé la liquidation ordonnée des quatre établissements à savoir, la Société nationale de promotion agricole (Sonapra), la Centrale d’achat des intrants agricoles (Caia-Sa) l’Office national d’appui à0 la sécurité alimentaire (Onasa), l’Office national de stabilisation et de soutien des prix des revenus agricoles (Ons).
Le Conseil a confirmé le Fonds national de développement agricole (Fnda) comme l’un des principaux instruments de financement agricole.