Avec le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), c’est la lune de miel entre Yayi Boni et certains artistes béninois. Il a su trouver la bonne formule pour les dompter et leur faire oublier les problèmes qui minent le secteur culturel. Piraterie grandissante, précarité de vie, vulgarisation du code de statut de l’artiste, manque de mécénat, tout est relégué au second plan pourvu qu’on y trouve son compte.
Pendant que les syndicalistes décrient ce projet qu’ils comparent à une autre forme de microcrédits aux plus pauvres, des artistes l’accueillent à cœur joie. Prestation lors de la nuit d’indépendance organisée au stade de l’amitié le 31 juillet 2012, déjeuner au palais de la République en présence du chef de l’Etat, caravanes dans la ville de Cotonou et concert de lancement le samedi 05 octobre dernier.
Ils sont au total 27 à être sollicités pour le chanter. A travers une chanson soigneusement composée, ils ont vanté les avantages et le mécanisme de cette initiative gouvernementale dans diverses langues nationales. Tous munis d’un contrat bien établi par leur ministère de tutelle qui s’engage à s’acquitter des frais de prestation, ils ont entrepris une tournée nationale de sensibilisation. En effet, le Ramu est entré dans sa phase opérationnelle depuis le lundi O7 octobre dernier.
Et les chanteurs dudit projet vont parcourir des départements du Bénin pour accomplir la mission qui leur a été assignée. 15 dates sont annoncées et les « ambassadeurs du Ramu » auront une part belle du budget national. Ceux que l’on appelle les sommités de la musique béninoise sont traités autrement parlant des avantages et on note également des frustrations dans le rang des artistes du Ramu.
Il faut souligner qu’à part ceux qui s’agrippent à ce projet financièrement « mielleux », d’autres qui ont été des laissés pour compte se plaignent. On ne sait rien des critères de sélection des 27 artistes qui ont été retenus pour l’exécuter. Au lieu d’une campagne de sensibilisation, c’est plutôt une campagne de discrimination et d’exclusion qui a été orchestrée. Des frustrations qui pourront dans les tout prochains jours, faire échouer cette initiative.
