Etablissement de fiche de naissance à Parakou
Des centres de santé exigent la présentation d’un certificat de paternité
Dans la plupart des centres publics de santé de Parakou, l’obtention de la fiche de naissance n’est plus chose aisée aujourd’hui. Elle est de plus en plus subordonnée à l’acquisition d’un certificat de paternité.
Le nombre d’enfant n’ayant pas été déclaré à leur naissance ne cesse d’augmenter à Parakou. Il en est de même pour les irrégularités commises lors des enregistrements. Ajouté à l’obligation faite à tout procréateur de produire désormais un certificat de paternité, avant de se faire délivrer une fiche de naissance, cette situation ne facilite pas l’inscription des nouveau-nés dans les registres de l’état civil dans la cité des Kobourou. Déjà, ce sont 794 de ses enfants qui se présenteront, lundi 26 juin prochain, à l’examen du Certificat d’études primaires (Cep), sans avoir pu produire leurs actes de naissance, lors de la constitution de leurs dossiers.
Et pour cause, entre autres, l’obtention de la fiche de naissances relève de plus en plus d’un parcours de combattant à Parakou. Avant de la délivrer, certains centres de santé du secteur public du 3e arrondissement de la ville comme celui de Zongo n’hésitent plus à exiger aux parents des nouveau-nés, un certificat de paternité. C’est sur présentation de cette pièce délivrée par les services de l’état civil au niveau du bureau de l’arrondissement par le père de l’enfant à la sage-femme, que la fiche de naissance est établie. « Il y a des femmes qui préfèrent ne pas nous dire la vérité. Nous avons connu une situation avec l’une d’elles. A notre grande surprise, c’est une personne autre que celle dont elle a toujours donné le nom au cours des consultations, qui s’est présentée le jour de l’accouchement comme l’auteur de sa grossesse », se défend la responsable de la maternité de Zongo, Monique Gibigaye, pour expliquer l’importance du certificat de paternité. Selon elle, ce n’est pas seulement à Parakou que les sages-femmes réclament cette pièce. Cette mesure, poursuit-elle, n’est pas nouvelle. Elle soutient que ce sont les populations qui ne sont pas informées. « Les maternités aussi ne la mettait pas en application. Demain, un père peut nous convoquer parce que ce n’est pas son nom qui a été mis à la place du procréateur. Nous remplissons la fiche tout en laissant vide la partie réservée au père, sans la présentation du certificat de paternité », a fait observer Monique Gibigaye. Comme la plupart des autorités appelées à délivrer ladite pièce, le chef du 3e arrondissement de Parakou, Moustapha Orou Gankou avoue ignorer la mesure. « J’ai été mis au courant par mes agents que des fiches de naissance leur parviennent, sans que la partie réservée au père de l’enfant ne soit remplie. Elle reste sans information », a-t-il indiqué. Pour clarifier la situation, il se prépare à convoquer une séance de concertation avec les sages-femmes de son arrondissement. « On ne saurait avoir plusieurs législations pour la même réalité. En dehors des centres de santé du secteur public il y a aussi les privés. Il ne faudrait pas que nous ayons cette situation d’un seul côté », a insisté le chef du 3e arrondissement. « De toutes les valeurs inactives que nous délivrons ici, il n’en existe pas du nom de certificat de paternité », a-t-il précisé.