Quatre villages viennent d’être rayés de la carte du Bénin par l’érosion côtière dans la commune de Grand-Popo. Le préfet du Mono s’est rendu lundi 12 juin à Grand-Popo, Agoué et Hillacondji pour constater l’ampleur des dégâts le long du littoral.
Après sa visite de terrain, le préfet Zinsou Komlan Sedzro a souligné qu’il était impérieux de présenter la compassion du gouvernement aux victimes de cette catastrophe mais surtout de faire un état des lieux afin que les mesures idoines soient prises en urgence.
La furie de la mer a surtout touché les villages de Gbèkon, de Zogbédji, d’Agouè Plage et d’Hillacondji. Les dégâts matériels sont énormes mais aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. L’inondation a surpris les populations qui n’ont reçu aucune alerte préalable, comme c’était généralement le cas.
Le village de Gbèkon a été sérieusement touché, vu les dégâts causés par les eaux marines sur le terrain. Moins de 40m de terre résiste encore à la disparition, pris en sandwich par l’érosion fluviale d’un coté et l’érosion côtière de l’autre. Si rien n’est fait pour arrêter la création d’une embouchure à Gbèkon, les 16% d’espace constructible dont dispose la commune de Grand-Popo finiront sous les eaux, avec pour conséquence l’isolement des villages d’Avlo, Agonninkanmè et Alongo en îlot. La place du 10 janvier qui est déjà répertoriée comme un patrimoine de l’Unesco est aussi menacée de disparition.
Des sinistrés le long du littoral
Le maire de Grand-Popo Anani Hlondji a souligné qu’il est urgent de déplacer et de reloger les populations des quatre villages sinistrés. Mais la mairie ne dispose pas de réserves administratives pour mettre en œuvre cette mesure. En attendant, les sinistrés pourront trouver refuge au village de Gbéhoué dans les prochains jours.
Le maire demande aux autorités centrales d’examiner le cas spécifique de la ville de Gbèkon, qui est souvent confrontée à la montée des eaux du fleuve Mono.
Cette localité est prise en étau par les vagues de la mer qui érode continuellement la seule voie d’accès aux localités d’Avlo, Agonninkanmin et Alongo, et par les eaux du fleuve Mono qui rongent la seconde bordure avec le menace persistante de la création d’une embouchure à ce niveau. Le maire suggère que le fleuve soit dragué pour limiter l’effet de l’érosion fluviale.
A Agouè Plage, le constat était tout aussi désolant. La mer, dans sa furie a érodé une bonne partie de la côte. Les quelques cocotiers qui tiennent encore debout ont déjà toutes leurs racines exposées à l’air libre, attendant les prochains vagues pour céder.
Sur le terrain, le maire de Grand-Popo, le Directeur départemental du cadre de vie et les services compétents de la commune ont passé en revue les solutions déjà identifiées dans le cadre des études en cours de réalisation pour la protection de la côte ouest à partir de Hillacondji. Ils ont aussi envisagé de nouvelles possibilités surtout par rapport à l’érosion fluviale. Le préfet du Mono a pris acte des conclusions des échanges. Les autorités ont rencontré les sinistrés afin d’évaluer leurs besoins.
D. M.