Cotonou - Les syndicats des travailleurs publics du port de Cotonou ont décidé de reconduire un mouvement de grève lancé cette semaine pour protester contre la décision des autorités de confier sa gestion à un mandataire privé, a constaté un correspondant de l'AFP vendredi.
"La semaine prochaine nous serons en grève pour 72 heures à compter du dépôt des motions", a déclaré à l'AFP Monroi Kpoton, un des responsables syndicaux, au terme d'une assemblée générale au port.
Le mouvement se poursuivra "jusqu'à satisfaction totale des revendications des travailleurs", a-t-il précisé.
Les activités sur le port de la capitale béninoise avaient déjà été perturbées par une "grève d'avertissement" de deux jours observée mercredi et jeudi par les travailleurs du Conseil national des chargeurs du Bénin, de la Compagnie béninoise de navigation maritime et de la Société béninoise des manutentions portuaires, entre autres.
Les salariés employés par des opérateurs privés avaient toutefois travaillé normalement.
Les grévistes espèrent faire reculer le gouvernement, qui a lancé le 29 mai un appel public à candidature pour recruter un mandataire chargé de la gestion du port de Cotonou.
Ils dénoncent la volonté du gouvernement de "privatiser" le port et affirment craindre des licenciements avec l'arrivée d'un nouveau gestionnaire.
"Nous irons jusqu'au bout de toutes les réformes engagées", a toutefois prévenu jeudi le ministre des Infrastructures et des Transports Hervé Hèhomey.
"Le recrutement du mandataire sera fait pour une gestion efficace et efficiente du port", a-t-il ajouté.
Le président Patrice Talon, élu en mars 2016, a fait une priorité de la modernisation et du développement du port de Cotonou, véritable poumon économique du pays confronté à la concurrence des grands ports de la région comme Abidjan (Côte d'Ivoire), Douala (Cameroun) et Lagos (Nigeria).
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