Sauf revirement spectaculaire, les Béninois ne verront plus à leur petit écran le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, dans ses traditionnels points de presse. On en sait un peu plus sur sa renonciation à cet exercice hebdomadaire depuis quelques semaines. En effet, lors d’une causerie sur « Café Médias plus », un creuset de rencontre et d’échanges entre professionnels des médias et invités, vendredi dernier, Edouard Loko, Chargé de mission du chef de l’Etat a levé un coin du voile sur les raisons de cet abandon de la mission par Pascal Irénée Koupaki. Sans langue de bois, l’ancien vice-président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication a pointé du doigt la presse qui, selon lui, « a tué la poule aux œufs d’or » que constituaient ces points de presse. Visiblement, Pascal Irénée Koupaki n’a pu résister aux critiques qui lui parvenaient chaque semaine à travers les médias. L’exercice n’aura duré qu’un an. Et PIK, se rendant, sans doute, compte de la délicatesse de cette charge supplémentaire à lui confiée par le président Talon, a dû refuser d’être traité de « ministre de la lecture » tous les mercredis. Lui qui a joué de grands rôles sous l’ancien régime de Yayi Boni. Désormais donc, la presse et l’opinion publique devront se contenter uniquement du communiqué du conseil des ministres. Plus d’autres commentaires ou détails. Lire l’extrait des propos d’Edouatd Loko sur la question.
« Lorsque le conseil des ministres finissait, si vous voyez le ministre Koupaki, il jette la veste (…), les dossiers c’est immense. Le principe de l’opération, il est le seul à qui le chef de l’Etat a dit ‘’tu peux choisir ce que tu vas dire dece que nous avons dit’’. (…). Mais il se tue et c’est lui-même qui écrit ses choses-là, il trie dedans(…).Maisla première ‘’faute’’ que nous avons eu à faire, c’est les nominations qu’il lui refusait de lire, c’est ça la grosse ‘’erreur’’ qui n’était pas une erreur. Ce n’est pas une faute. Dans un compte rendu de conseil des ministres (…), c’est très rare qu’on lise les mesures individuelles (…). Ça ne se fait pas, c’est dans le communiqué que ça s’écrit. On a beau vous dire ça, mais vous avez tellement tiré sur les points de presse que vous avez réussi à le faire arrêter. Quelques fois certains mercredis (…) il me dit : « mais Edouard est-ce que ça vaut la peine que je me tue pour ça, puisque le communiqué va sortir?» (…) Je dis non, monsieur le président, ça devient une source d’information puisque les journalistes viennent nombreux et ils étaient autorisés à poser toute sorte de questions (…). Bref, vous avez tué la poule aux œufs d’or. Vous avez frappé. Vous avez confondu ma normo, le point de presse. Vous avez frappé jusqu’à ce qu’il s’est découragé. Mais, il a raison (…) C’est un travail supplémentaire parce que Koupaki occupe un poste stratégique mais très ingrat. Le travail qu’il fait n’est pas visible. La seule visibilité qu’il avait, c’était ces points de presse qu’il s’astreignait à faire. Maintenant que vous avez réussi, le chef de l’Etat lui-même dit : « sortez leur le conseil des ministres le même jour ». Résultat : avant vous avez vu, les conseils des ministres étaient un peu plus longs, un peu plus développés. Vous ne pouvez plus les avoir. Or, avant vous avez tous les points essentiels développés par Koupakiavec possibilité de réponses (…) et après le conseil des ministres, le communiqué vient. Aujourd’hui vous avez le communiqué du conseil des ministres, qu’est-ce que Koupaki viendra encore faire ?ça a disparu de lui-même. C’est inutile désormais. Mais s’il veut, il peut faire des points de presse. S’il y a un sujet qui nécessite des clarifications, il va monter au créneau (…) ».
Transcription J.B